La Chaire du Présent est composée d’un ensemble de cours intitulés « Diagonales », qui sont identifiées par des disciplines. Chacune des Diagonales a un.e professeur.e référent.e, lequel ou laquelle invitera deux à trois intervenants pour développer ou éclairer un aspect de l’actualité de sa discipline.
Les Diagonales du Présent sont : Sciences / Société / Littérature / Philosophie / Économie / Politique. L’artiste donne sa force aux enjeux du monde en rassemblant pour son œuvre des connaissances éparses qu’il ou elle approfondit, détourne ou effleure, mais qu’il ou elle utilise comme autant d’éléments inspirants pour formuler sa vision. Cette utilisation particulière des savoirs disponibles, cette façon de fouiller le nouveau, l’ancien, l’obsolète, l’essentiel et le marginal avec une même passion, de plonger dans l’incompréhensible caractérise les pratiques artistiques.
Diagonale Littérature : Pierre Alféri
Diagonale Philosophie : Clélia Zernik
Diagonale Société : Sylvain Bourmeau
Diagonale Économie : Jezabel Couppey-Soubeyran
Diagonale Science : Elie Düring
Diagonale Politique : Frédéric Ramel & Hélène Combes
Dans une lettre fameuse, le poète John Keats fit ainsi l’apologie de ce qu’il nomma la « capacité négative » (« negative capability »). Il fit usage de cette notion pour tenter de décrire ce qu’était à ses yeux le génie de Shakespeare : une sorte de don permettant de séjourner dans le mystère, de traverser le doute et de se nourrir de l’incompréhension. Shakespeare ne succombe pas à la tentation de la mise en ordre logique des données, il transfigure en beauté l’inquiétude de ne pas comprendre. Il parie sur l’inconfort de ne pas saisir les lois du monde pour mieux les réinventer. Cette étrange « capacité négative » nous permet de reconstituer un sens à l’univers, comme on le fait d’un dinosaure à partir de l’une de ses vertèbres fossilisées.
La Chaire du Présent fait un pari de même nature. Celui d’une plongée vers les confins de l’entendement. L’ambition des « Diagonales du Présent » est de nous propulser à la pointe la plus extrême de ces domaines spéculatifs et d’y éprouver des vertiges plutôt que d’y collectionner des notions.