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Les Mâts d’Elias GAMA

Les Mâts d’Elías GAMA

Le 22 octobre 2022 a été inaugurée la place de l’Étape à Fontainebleau et la sculpture fontaine « Les Mâts » œuvre de l’artiste Elías Gama, diplômé 2018. Cette création est née du partenariat entre la Ville de Fontainebleau et les Beaux-Arts de Paris.

 



Mécène de la nouvelle filière professionnelle « Fresque & Art en situation » des Beaux-Arts de Paris, qui offre aux étudiants une exploration diversifiée des enjeux d’un art qui appartient de plain-pied à l’espace public, la ville de Fontainebleau a souhaité confier à un.e jeune artiste  des Beaux-Arts de Paris la réalisation d’une œuvre à l’occasion du nouvel aménagement de la place de l’Étape.

 

Parmi la quinzaine de candidatures reçues, c’est l’esquisse d'Elías Gama qui a été sélectionnée par le jury pour son projet poétique, inspiré de la forêt et du patrimoine de Fontainebleau. Les Mâts sont constitués de 5 structures en laiton, comme des pins maritimes filiformes, enracinées dans un sol circulaire en comblanchien, pierre de Fontainebleau, parsemé de céramiques colorées en forme de cailloux rappelant des feuilles, qui en goutte à goutte, exsuderont par leurs branches une eau qui sera récupérée dans le sol et repartira vers les troncs..

 

 

"Cap pour cap

Au pied des arbres, la clarté filtre à travers les ramures et perd le regard du marcheur par la succession de motifs et de nuances colorées qui s’additionnent tout autour de lui, sur quelques cliquetis cristallins. Parcimonieux, les branchages fichés, élevés, esseulés en outre de la proche forêt foisonnante, exhalent les écoulements lacrymaux des vérités substantielles de notre ère.

Être “sous le mat” aux échecs, c'est lorsque l'on ne peut plus bouger une pièce sans la mener à sa perte logique, une organisation au-delà du progrès, où la stratégie cède à la prosodie. Escamotant les charmilles, berceaux opaques d'antan qui domestiquaient les “charmes communs” en futaies, ces pylônes sondent notre époque et marquent de cailloux arc-en-ciel, l'allure journalière des passants occupés. Ils sont découverts, de ces feuilles qui ont échoués, au son des égouttements, et à la vue des céramiques qui les matricent au sol. [...]"

 

Anne Bariteaud