Professeurs

Petrit

Halilaj et Alvaro Urbano

Chefs d'atelier

Avant de faire dialoguer leurs travaux dès 2014, Petrit Halilaj et Alvaro Urbano se sont chacun personnellement affirmés sur la scène internationale. Petrit Halilaj est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Brera à Milan. Son travail est profondément lié à l’histoire de son pays, et aux conséquences des tensions politiques et culturelles de la région. Mais tout en faisant écho à une mémoire collective, son travail provient souvent d’une expérience personnelle et il est généralement le résultat d’un processus intime et d’un moment partagé avec quelqu’un ·e qu’il aime. Sa façon unique, et parfois irrévérencieuse, d’affronter ludiquement l’essence de la réalité aboutit à une réflexion profonde sur la mémoire, la liberté, l’identité culturelle et les découvertes de la vie. 


C’est sans doute sa passion pour le monde animal et tout spécialement les oiseaux qui le rapproche d’Alvaro Urbano, qui nourrit une fascination pour l’architecture, l’hétérotopie et les récits et paysages fictifs. Diplômé de l’école d’architecture de Madrid, ce dernier a intégré l’Institut fur Raumexperimente (l’Institut d’expériences spatiales) à l’université d’art de Berlin. L’espace, l’architecture utopique et l’environnement sont des notions capitales dans son travail qui oscille entre narration, réalité et fiction. Les références au théâtre et aux dioramas dans le travail d’Alvaro Urbano découlent de sa fascination pour les espaces fictifs qui s’activent dans les périphéries fermées, donnant un aperçu de l’imagination utopique. Les œuvres d’Urbano ont été exposées dans différents musées et institutions comme Bundeskunsthalle à Bonn, Kunsthalle à Düsseldorf, Neue Nationalgalerie à Berlin entre autres. Ses installations, vidéos, performances ne cessent de faire dialoguer la nature, le monde vivant et l’espace. 


En 2014, à la Villa Romana à Florence, le duo a réalisé un passage long de 60m pour leurs canaris et en 2015 à Salts Basel, il s’affirme en mettant en place une installation commune et à grande échelle dans laquelle des poules élisent domicile dans un œuf grand format. Cette volière géante complétée par de multiples ramifications signe le point de départ d’une collaboration ou l’animal rencontre le politique et l’utopique. Leurs recherches se penchent sur la dichotomie entre l’environnement bâti et la nature, et sur les possibilités de négociation entre ces deux réalités : à cet égard, les habitant·es qui occupent ces espaces liminaux suscitent un intérêt particulier pour les deux artistes.

 

Crédits photos : Angela Barbero Suárez